Abonnez-vous aux mises à jour

    Recevez les dernières nouvelles de LA REVUE DE DAKAR

    What's Hot

    La Chine et le Sénégal unis par la quête de la modernisation et l’effort de solidarité et de coopération du Sud global.

    24 septembre 2025

    La coopération sino-sénégalaise et sino-africaine dans le secteur des nouvelles énergies est prometteuse

    1 juillet 2024

    CAN 2024 : Sadio Mané, l’atout maître des Lions pour conserver le titre

    14 janvier 2024
    Facebook Twitter Instagram
    mercredi, 31 décembre
    Twitter LinkedIn Facebook Instagram YouTube
    Login
    La Revue de DakarLa Revue de Dakar
    • ACTUALITÉS
    • DÉBATS & OPINIONS
      • ÉDITOS
      • CHRONIQUES
      • ANALYSES
      • OPINIONS
    • SOCIÉTÉ
    • ÉCONOMIE
    • CULTURE
    • INTERNATIONAL
    • CLUB DE DAKAR
    La Revue de DakarLa Revue de Dakar
    Home»ESPACES»CARABANE: Retour sur une île mémoire
    ESPACES

    CARABANE: Retour sur une île mémoire

    Dr Raphaël LambalBy Dr Raphaël Lambal18 juillet 2022Updated:10 février 2023Aucun commentaire6 Mins Read
    Facebook Twitter LinkedIn Telegram Pinterest Tumblr Reddit WhatsApp Email
    Share
    Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email

    Reportage Photo par Touré Mandémory

    Au bout de l’estuaire de la Casamance, non loin de l’Océan Atlantique, entre le fleuve et les bolongs d’Élinkine et de Kachouane, se trouve une île qui répond au nom très exotique de Carabane. Cette île est beaucoup moins connue que Gorée et Saint- Louis. Or, son destin historique est singulier ; et son rôle au XIXe siècle dans les rapports entre l’Europe et l’Afrique n’est pas moindre. En effet, les contacts du Sénégal avec l’Occident se sont établis à travers trois portes.

    A l’époque des grands voyages d’exploration et de découverte du monde, les navigateurs portugais découvrent la presqu’île du Cap-Vert et Gorée en 1444. Ils ouvrent ainsi la voie à d’autres puissances européennes dont la France qui fonde Saint- Louis en 1659. Pour pouvoir trouver des produits de substitution, suite à l’abolition de la traite négrière transatlantique, la France ouvre un troisième comptoir commercial dans les Rivières du Sud, en l’occurrence sur l’île de Carabane acquise en 1836.
    Dès lors, du milieu du XIXe siècle à son abandon dans la première moitié du XXe siècle, Carabane, troisième porte oubliée de cette trilogie historique, devient le lieu de toutes les rencontres, de tous les échanges et brassages en Sénégambie méridionale entre l’Europe et l’Afrique. Mais contrairement à Gorée et Saint- Louis qui ont longtemps fait l’objet d’attention particulière soutenue par des études nombreuses et diverses dans une finalité de fabrique de mémoire, Carabane est restée curieusement un angle mort dans l’historiographie du Sénégal.

    • CP: Touré Mandémory
    • CP: Touré Mandémory
    La vieille église de l’île historique de Carabane totalement réhabilitée par Eiffage
    CP: Touré Mandémory

    Foyer de naissance du Sénégal moderne

    Cette petite île de Carabane (57km2) au nom évocateur, chargé de résonance historique, cultu- relle et sentimentale a pourtant une longue et riche histoire. Après avoir brièvement servi d’entrepôt d’esclaves durant la période finissante de l’esclavage, l’île devient un comptoir commercial prospère à partir de 1849 sous l’impulsion de l’administrateur-résident Emmanuel Bertrand-Bocandé (1812- 1881). Ce dernier soutient une politique de peuplement de l’île pour traduire sa volonté de faire de Carabane le plus grand comptoir français de la Sénégambie méridionale à l’image de ce que Saint-Louis est au fleuve Sénégal, Bathurst à la Gambie, Bissao au Rio Géba. Le développement du commerce autour de Carabane attire dès lors des populations nombreuses et variées venues du nord (wolof, sérèer, toucouleur, etc.) qui introduisent l’Islam en Basse-Casamance. En quelques années, Carabane devient à la fois une île cosmopolite que l’hétérogénéité des patronymes met en évidence (Faye, Sarr, Ndiaye, Lopez, Lopy, Corréa, Mendy, Baudin, Huchard, Pillevizer, Jouga, Gueye, Fall, Diaw, Diallo, Kassé, Coulibaly, Mbaye, Sow, Thiam, etc., plus les noms diola authentiques) ; et multiconfessionnelle où se pratiquent et se côtoient, de façon harmonieuse, religion du terroir (croyance traditionnelle) et religions du Livre (Christianisme, Islam). C’est pour- quoi Carabane est un important foyer laboratoire où est né le Sénégal moderne. C’est dans cette île, à la marge de la colonie et du continent, que se sont véritablement opérées, plus qu’ailleurs dans les quatre communes (Gorée, Saint- louis, Rufisque, Dakar), la rencontre puis les unions plurielles entre les populations du nord et du sud du Sénégal.

    Carabane : première capitale de la Basse-Casamance

    Grâce à sa position stratégique, Carabane devient un siège administratif, commercial, militaire et  religieux  d’une  réelle importance. Elle a joué un rôle décisif dans la pénétration coloniale française ainsi que dans l’évangélisation de la région par les pères missionnaires du Saint- Esprit. Elle est la première capitale de la Basse-Casamance avant d’être supplantée d’abord par Sédhiou en 1883. ; puis par Ziguinchor acquise par la France auprès du Portugal en 1886 ; et devenue la capitale régionale de toute la Casamance en 1908. L’essor de cette nouvelle cité à l’intérieur du continent africain marque le déclin de Carabane dont leslimitesimposéesparlamern’ont pas favorisé un développement important à long terme. Au courant de la première décade du XXe siècle, le ralentissement de l’activité économique, consécutif au départ des commerçants français pour s’installer à Ziguinchor, entraîne un exode massif de sa population qui abandonne l’île pour trouver du travail à la nouvelle capitale régionale, à Dakar ou ailleurs.

    Carabane : un défi patrimonial pour le Sénégal

    Avec son destin singulier, Carabane reste, malgré la négligence et l’oubli dont elle est victime, un patrimoine culturel universel, un témoin prestigieux des rapports entre l’Occident et l’Afrique, une terre de brassages culturels et de mémoires qui garde les rares traces du passé. En visitant l’île, nous pouvons voir les signes de sa splendeur passée qui témoignent de ses riches heures : l’église bretonne construite en 1897 (hier en ruine et aujourd’hui magnifiquement restaurée), les restes

    de la nécropole coloniale, les ruines des établissements commerciaux, les vestiges de l’École Professionnelle Spéciale – une institution pénitentiaire pour les enfants délinquants en Afrique Occidentale Française (AOF) construite en 1927 –, le presbytère et la résidence du Commandant aujourd’hui transformés en hôtel, etc. Toutes ces traces matérielles sont autant de liens entre les générations et les groupes sociaux qui se succèdent dans l’île depuis le XIXe siècle. Ces traces sont aussi un sismographe qui enregistre les transformations profondes de notre société au cours de son histoire. L’enjeu patrimonial de Carabane est un défi pour notre pays et ce qu’il veut donner à voir de lui-même dans un rapport apaisé à son passé.
    Plaidoyer : inscrire Carabane au patrimoine mondial de l’UNESCO
    Ces dernières années, l’État du Sénégal engage une politique de re- construction de la Casamance. La loi n°2015-13 du 03 juillet 2015 fait de la Casamance « une zone touristique d’intérêt national prioritaire » pour promouvoir le tourisme et le déve- loppement économique et social de la région. La réhabilitation du port de Carabane et de quelques sites his- toriques offrent ainsi à l’île une véritable opportunité de renaissance. Cependant, cette renaissance doit s’accompagner d’une requalification de Carabane en vue de proposer son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    • L’école spéciale a assuré de 1938 à 1953 la formation de jeunes considérés comme insoumis ou délinquants par le colonisateur. Elle a ensuite hébergé la première école de Carabane dans les années 50 et 60.
    • L’école spéciale a assuré de 1938 à 1953 la formation de jeunes considérés comme insoumis ou délinquants par le colonisateur. Elle a ensuite hébergé la première école de Carabane dans les années 50 et 60.

    culture Culture Africaine histoire du Sénégal Revue africaine
    Share. Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Telegram Email
    Previous ArticleTER: Les usagers prennent leurs marques
    Next Article Aux origines du football sénégalais
    Dr Raphaël Lambal

    Related Posts

    Une école de graffiti fait le bonheur de jeunes Sénégalais

    11 mai 2023

    L’avenue Lamine Guèye

    19 avril 2023

    Un temple de résistance culturelle qui aura traversé le temps et vu passer toutes les générations d’intellos

    17 avril 2023
    Add A Comment

    Leave A Reply Cancel Reply

    Top Posts

    Village de Yoff: la terre mère de Dakar

    6 septembre 2021

    Sites de rencontres : l’amour au bout du clic, expériences de Sénégalais

    19 juillet 2023

    Abonnez-vous pour mettre à jour

    Recevez les dernières nouvelles de LA REVUE DE DAKAR

    Abonnement
    • S’abonner à la Revue de Dakar
    • Parutions précédentes
    À propos
    • Qui sommes nous
    • Politique de confidentialité
    • Conditions d’utilisations
    • Gestion des cookies
    • Nous joindre
      Logo

      Agir, Comprendre, Converser, Écrire, Dire, Écouter

      Twitter LinkedIn Facebook Instagram YouTube
      © 2023 LA REVUE DE DAKAR. Tous droits réservés.

      Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.

      Sign In or Register

      Welcome Back!

      Login to your account below.

      Lost password?