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    Home»CULTURE»Voyage dans la mémoire d’un grand du siècle
    CULTURE

    Voyage dans la mémoire d’un grand du siècle

    admin_revueBy admin_revue6 septembre 2021Updated:10 février 2023Aucun commentaire6 Mins Read
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    Souleymane Bachir Diagne
    Le fagot de ma mémoire, Philippe Rey, 16e, Avril 2021

    Des lieux et des rencontres ! Des passerelles, tissées d’érudition, de générosité, d’amitié et d’amour. Une source pour s’enrichir, dans l’expérience de l’autre. Une vie en somme, que la mémoire dévoile sous le jour de la confidence, toute parée d’élégance. Nous voici dans le fagot, noué avec soin, de la mémoire d’un esprit du siècle et du monde. Souleymane Bachir Diagne a pris la plume pour remonter le fil de sa vie, à l’invitation d’amis ; si l’on connaît plutôt bien le philosophe, pointure multidimensionnelle, le récit qu’il offre présente un bouquet plus complet ; il donne vue sur la coulisse, à travers le temps, sur ces lieux méconnus, et sur ces rencontres décisives, qui ont dessiné son itinéraire. L’exercice est réussi, sans éclats de voix, le texte glisse, fluide, inspirant, foisonnant de petites histoires touchantes et éclairantes.

    Tout commence dans la cité de Bacre Waly, Saint-Louis, où il voit le jour. Pour cette ville au parfum historique singulier, qu’il connaîtra finalement très peu – il la quitte à l’âge des premiers pas – Bachir garde un attachement particulier. C’est ici, dans une tradition religieuse bien assise dans sa famille, que l’enfant reçoit l’onction, le premier héritage. Dans les mots du philosophe, c’est enveloppé de tendresse. Dans une écriture économe, riche, Saint-Louis est le premier pays qu’il découvre dans le regard de son arrière-grand-mère, phare premier qui lui montre la voix, à qui il récitera bientôt les sourates du Coran dans une belle complicité. C’est aussi, une histoire douce-amère, celle de sa mère, scolarisée à l’école Léontine Gracianet, qu’elle devra quitter pour épouser son mari, le père de Bachir. L’école est alors, déjà, un sanctuaire, qui promet des destins moins étroits. Y séjourner, pour la jeune fille, est un privilège que le mariage, en devoir, vient vite contrarier. Si la frustration est bien là, et les mots de la directrice de l’école qui doit se séparer de son élève bien amers, c’est le début d’une histoire familiale marquée par la tradition religieuse, soufie et musulmane, très attachée aux textes, qui sera le premier bain de l’enfant Bachir.

    A peine le temps d’apprendre à marcher que la famille met le cap au Sud, à Ziguinchor, où sont affectés les deux parents, fonctionnaires des PTT. Sous la houlette du patriarche, féru de lecture, et de la mère, qui vit son rêve d’école par procuration via son fils, l’aîné Bachir découvre la cité des rois. Il s’y plaît dans l’insouciance de l’enfance. Il devient « le petit Jules », et s’étonne avec dérision de l’incongruité de ce surnom donné aux Souleymane. Il y apprend la danse, le « Bougarabou », un sens du rythme précoce qui s’avérera décisif. C’est aussi l’apprentissage des langues, le Joola, le créole. Joli pactole à coupler avec les tableaux d’honneur que le brillant jeune garçon décroche à l’école. Les livres sont toujours là, sous la guidance du père, la religion aussi, et un premier intérêt presqu’inné pour la tempérance, le goût du dialogue, la lecture parcimonieuse et intelligente des textes, qui préfère la mystique de l’esprit à la certitude du dogme. Les pages sont limpides, émouvantes, précises ; on sent Bachir à la fois nostalgique et plein de gratitude pour ce pays d’adoption, où il perd son petit frère en bas âge. La mort, c’est dans les yeux du père éploré qu’il l’éprouve. C’est la première grande douleur de cette enfance heureuse.

    à peine le temps d’absorber le choc que la famille repart à Dakar, où le noyau familial saint-louisien s’est reformé. La ville s’agrandit. La toute nouvelle société immobilière du Cap-Vert (Sicap) accueille dans une de ses villas les Diagne. C’est le premier ancrage à Dakar, où l’adolescent brillant continue sa moisson des bons résultats, dont ceux au concours général, qui lui offre un pass pour la rencontre avec Senghor, président de la République. Un esprit déjà supérieur est en gestation, Senghor le pressent, lui offre son amitié, le conseille. Il emprunte les pas de ce mentor prestigieux, et jusqu’à sa mort, ils resteront amis. Cap pour lui sur Louis-Le-Grand, la prestigieuse prépa parisienne, par où est passé Senghor. Ensuite, la prestigieuse école normale supérieure, rue D’ULM, d’où il sort, agrégé, sous le mentorat de Jacques Derrida, autre rencontre fondatrice. à Paris, les anecdotes sont nombreuses et souvent savoureuses sur cette haute sphère du savoir, cette élite en devenir, la jauge entre brillants profils. C’est aussi là où il remobilise ses talents de danseur, et en boite de nuit Bachir se fait chambrer : il y garde toujours un livre en poche. Cet amour des livres s’avérera précieux pour le sésame de l’agrégation. Bachir a côtoyé les plus brillants, dans une France rayonnante d’intelligence philosophique, il a eu des maîtres, et l’hommage est là, dans le récit complet de cette trajectoire, où le soufi universaliste, s’affirme. Ils ont déjà tous là formant la quadrature des objets et modèles : Boole, Bergson, Derrida, Iqbal, Althusser…

    Une première pige aux USA, un doctorat dans la foulée, des voyages aux conférences internationales, le chemin s’étoffe. Bachir rentre à Dakar et enseigne à l’université. La période n’est pas faste, les conditions sont rudimentaires, mais la flamme, le devoir, sont là. Il contribue à enraciner ce département de philosophie, conseille en parallèle le président Diouf, et contribue à la création de l’université de Saint-Louis, Gaston Berger. Jusqu’à son départ à l’aube des années 2000 aux USA, motivé par des raisons listées avec pudeur, après 20 ans au pays, le récit revient sur les grands objets philosophiques du penseur. Le soufisme, honoré par de longues pages pédagogiques, la tradition critique en Islam, le regard sur l’immigration africaine aux USA, les entrevues avec Senghor, les liens tissés à Normale Sup, la mort du père en 2001, tous les grands chapitres de sa vie y passent. Bachir donne à voir un peu plus, sans jamais tomber dans le déballage. Il invite dans son sanctuaire, celui d’un passeur, philosophe de la traduction et dialogue. Un professeur total, dont la généreuse mémoire propose un chemin, un partage, une amitié spirituelle.

    Culture Africaine littérature africaine
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