Un quartier-village au flanc du Dakar des origines
La Médina, c’est cette cité hybride, jumelle de Reubeuss la rebelle, au flanc immédiat du Dakar des Affaires et de ce Reubeuss était une partie intégrante avant d’en être déconnecté à la faveur d’une paupérisation devenue endémique.
Comme Reubeuss, la Médina a vu des milliers d’âmes venir y trouver refuge. Elle a connu donc la Médina, cette con-urbanisation qui défie toutes les normes urbanistiques modernes et vécu, à des périodes différentes de sa marche vers le futur, une ghettoïsation forcée que la Médina a dû accepter comme dans un réflexe collectif de survie. Et c’est cela qui fait, aujourd’hui, de la Médina, un Sénégal en miniature. Le creuset d’une confluence éthique, à la fois, « espace de tri social » (on passe par la Médina pour aller du meilleur ailleurs) et réceptacle bigarré de toutes les influences. La Médina est le lieu des convergences portées par les diversités.
La Médina est, comme sa jumelle, Reubeuss la populeuse tout juste contiguë, un monde singulier d’où des destins émergent… Avant d’irradier vers d’autres lieux de vie. Mais la particularité de la Médina, c’est que ses enfants gardent, quoiqu’il advienne, ce qu’ils en ont en commun fait qu’ils savent et partagent : ils ont été tous pétris dans ce même moule multiculturel fait d’une urbanité et d’un tempérament particulier qui est la marque de fabrique du «Boy Médina».
La Médina, c’est la somme de tous ces apports que des sénégalais venus des quatre coins de ce pays ont donné et reçu en contrepartie..
La Médina, c’est la somme de tous ces apports que des Sénégalais venus des quatre coins de ce pays y ont donné et reçu en contrepartie. Un brassage qui s’est construit et consolidé quand la Médina a vu confluer vers elle d’autres femmes et hommes issus de diasporas de toutes les communautés du monde représentées à Dakar et dont la rencontre a donné à naître à cet esprit de combativité et loyauté à son appartenance et à ses origines. C’est-à-dire de ce «jom», vertu sénégalaise par essence et avatar localisé de ce «fighting spirit »qui a prédisposé le jeune natif de la Médina à cette trajectoire singulière. Un meilleur en tout et partout comme l’a chanté le Boy Médina Youssou Ndour l’icône de cet autre lieu-muse : «Médina kofayaroo…».Comme pour auréoler le destin de cette Médina qui a surtout le propre d’estampiller ses enfants comme pour mieux les aiguiller sur le chemin du meilleur et de la vertu.