Reubeuss était le temps de la campagne électorale passée avec ces foules politiciennes venues à sa conquête, l’épicentre, malgré lui des adversités qui s’étaient fait jour dans ce pays et dont l’issue s’est soldée par la défaite du camp libéral et l’avènement de la seconde alternance politique au Sénégal. S’il en a été ainsi c’est parce que Reubeuss n’est pas un quartier comme les autres qui a vu naitre et grandir…
Habib Thiam, ancien premier ministre du Sénégal, Lamine Diack, ancien ministre, ancien Maire de Dakar et ancien président de l’instance supérieure de l’athlétisme mondial, la famille de Ibra Kassé du « Miami » historique, temple de la salsa à la sauce sénégalaise. Ou encore Ousmane Sow le géant sculpteur des figures géantes des « Massai », des géants Nuba et de «La bataille de Little Big Horn », entre autres.
Reubeuss a aussi adopté un certain Laba Socé, le salséro planétaire qui, après le Superstar des Dexter Johnson et Star Band des Amara Touré au « Miami » de Reubeuss et son odyssée à travers le globe avec ces autres mohicans new yorkais de la musique cubaine que sont Johnny Pacheco, Eddie Palmieiri et les « Fania All stars », est venue abréger sa triste fin de vie dans une lugubre maison de ce Reubeuss, quartier auquel il était viscéralement attaché.
Mais Reubeuss, le quartier de Lamine Diack, c’est aussi ces figures historiques plus controversées. Mi caïds, mi- justiciers, ces enfants de Reubeuss étaient, en quelques sortes, de Robins des bois locaux au charisme et à la notoriété forgés dans l’adversité des rues et nuits chaudes de cette cité-village. Et qui, dans le sillage de leur mentor légendaire «Yaadikoon» n’ont pas hésité à braver l’autorité à leur corps défendant ou pour la défense des causes des plus faibles dont ils se sont fait les chantres.
Diack qui en a côtoyé bon nombre étant enfant, sait qu’ils sont avant tout des symboles. Les symboles de ces « Mozart assassinées », génies écrasés et des talents éteints par la volonté des choses. Mais qui auraient connu des destins plus radieux, si la chance leur était donné de faire éclore leurs dons innés au moyen de ce qu’il a fait son sacerdoce. C’est-à-dire de l’école du Sport en général et de l’Athlétisme en particulier dont il a réussi à convaincre le monde des vertus émancipatrices.
« L’une de mes principales mis-sionsatoujoursétédetransfor-merl’athlétismeaupointqu’ilfasse partie intégrante de la vie des jeunes enfants », affirme, avec forte conviction Lamine Diack pour qui : « l’athlétisme qui est le sport fondamental qui forme les enfants de manière complète et équilibrée et permet leur épanouissement dans la presque totalité des activités physiques devrait être intégré au programme d’instruction de l’enfant, au même titre que les mathématiques, la science et les langues.»