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    CULTURE

    DOXANTU – Pour un art dans l’espace public

    La Revue de DakarBy La Revue de Dakar25 octobre 2022Updated:10 février 2023Aucun commentaire6 Mins Read
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    La capitale sénégalaise est réputée pour son cadre de vie idyllique et les avantages qu’elle tire de sa position de zone côtière. Cependant, le littoral de la corniche ouest de Dakar est sans cesse agressé par l’érosion marine et la spéculation foncière. Dans un futur proche, les dakarois risquent de ne plus bénéficier de la vue magique de la mer, une sombre perspective qui invite à une condamnation sans équivoque. Or, ce beau littoral longé de palmiers peut rehausser la position stratégique de Dakar comme capitale culturelle de l’Afrique. Afin de révéler tout le potentiel de la corniche et contribuer à assainir son espace, le projet Doxantu (Promenade en Wolof, une des langues du Sénégal) invite les créateurs à produire un archipel d’œuvres monumentales sur une bonne partie de cet axe. Des ilots de créations in situ sont circonscrits par une série de pièces : sculpture, installation, design. Doxantu s’inspire du contexte des différents quartiers traversés par la corniche. Il fait écho à la réalité des populations et aux institutions implantées dans la zone, en mettant en avant le principe d’externalité positive. En effet, une galaxie de structures imprime une identité au littoral : prison de Rebeuss, maison de la Presse, mosquée omarienne, université Cheikh Anta Diop, parcours sportif, village artisanal, hôtels, clinique, cimetière, monument de la renaissance, porte du millénaire, place du souvenir, etc. Ces espaces convoquent une gamme de sujets allant de l’immigration à l’agression du littoral en passant par la pêche, la mer et le savoir, l’économie de proximité, la mémoire des ancêtres, le sport et la santé, etc. Doxantu s’adosse aux infrastructures existantes en intégrant des espaces de création et de socialisation comme autant de ponctuations scénographiques. Celles-ci rehaussent l’offre esthétique de la Cité par des thèmes qui accrochent le citadin, s’adaptent à l’environnement et interpellent la société. Décorer la ville de fleurs ne suffit pas. Sur la nature qui lui donne un visage, il faut ajouter l’énergie qu’insuffle l’œuvre d’art. C’est ce qui confère une identité à nos espaces, car derrière chaque œuvre, une signature fait patrimoine. Une ville doit être signée.

    Doxantu s’inspire du contexte des différents quartiers traversés par la corniche. Il fait écho à la réalité des populations et aux institutions implantées dans la zone, en mettant en avant le principe d’externalité positive.

    La ville de Dakar est un espace de négociation régulière entre plusieurs acteurs. Elle est sans cesse tiraillée entre pouvoirs publics et spéculateurs fonciers, flâneurs, fêtards, mendiants, ouvriers, fonctionnaires, religieux, chauffeurs, commerçants, mécaniciens, sportifs, élèves, étudiants, grévistes… Elle est un lieu de réalisation sociale et de belles rencontres, un espace de combat et de violence, de magie, de surprise, de fantasme et de ruse, de prière et de déshérence architecturale. Mais Dakar est aussi une zone expérimentale, la forge d’un nouveau type de Sénégalais. Tous ces acteurs habitent la ville tout en étant hantés par son état d’esprit. Le fléau social de la violence, de la corruption et de l’incivisme sont diagnostiqués en mettant le focus sur la pauvreté ou l’éducation. On oublie que ce que nous donnons à voir dans nos rues peut éduquer en participant du viatique pour panser nos plaies. Une ville est un organe biologique qui vit et respire. Autant dire qu’elle est un corps entier, un cœur qui bat. Purifier son âme passe par la reconnexion entre esthétique et déambulation urbaine, où virevoltent esprit et concept, adossés à de belles formes dans des ilots d’œuvres artistiques qui agissent comme des bassins de vie. Endiguer la violence et imposer l’espoir, cultiver l’intelligence à travers l’art, partager des idées et instaurer le questionnement, c’est forger une réception urbaine des œuvres de l’esprit. Prendre soin de notre prochain, c’est soigner notre espace public. Doxantu donne un sens réel au slogan du Vivre ensemble. Le changement des protocoles d’appréciation esthétique au sein d’un écosystème vivant et inclusif participe d’une transformation affective de nos lieux de vie. Car nous sommes tous connectés. Pas tant par nos consoles, smartphones, montres et autres gadgets. Nous sommes connectés par des vibrations quantiques qui nous habitent et nous transforment. Par des sons et des images, par des énergies spirituelles, des pensées intuitives et des empathies. Nous sommes tous connectés par l’amour, par les prières, par la gratitude et par les vœux cachés. Ces réservoirs de sentiments et de pulsions subissent un transfert via des œuvres d’art qui sont une des plus hautes expressions de la générosité humaine. Le partage d’une idée à travers une œuvre est un don de soi. Cependant, l’offre artistique urbaine est dévoyée si le mobile premier est une visée populaire. Celle-ci ne peut qu’en être la conséquence. Il faut y voir deux aspects. D’abord, c’est un forum citoyen qui affirme le rôle social de l’art et impose une fonctionnalité retrouvée de sa pratique. Car chaque œuvre est une prise de parole qu’il est crucial d’amplifier. C’est le sens de cette fonctionnalité qu’il faut réhabiliter dans notre époque marquée par les extrémismes religieux et politique. Doxantu cherche dans nos cellules urbaines des cavités sereines qui permettent à l’artiste de tisser un récit vital pour la société par des installations surprenantes, des activations temporaires ou des interventions hybrides. Ensuite, il faut comprendre l’esprit de Doxantu comme une « acupuncture urbaine » qui doit rebrancher des valves pour faire circuler de l’oxygène spirituel dans une société où l’environnement entier est pollué par une agression sonore et visuelle, chargée de ferraille et de béton, de klaxon et de bruits motorisés. La nouvelle fonction de médiation, portée par l’art, au service d’une harmonie entre la société et son cadre de vie, entre la ville et ses acteurs, retourne aux fondamentaux de nos biennales pour impulser de nouvelles directions à ces rencontres. Ces dernières doivent être pleinement inscrites au cœur de la Cité, afin de réconcilier le sensible et le rationnel, l’intuition et le matériel. Car nous avons presque oublié pourquoi nous organisons ces « méga-event ». En effet, voilà bientôt des décennies que nos biennales ne parlent qu’à nous-mêmes, (sic) spécialistes. Doxantu est un plaidoyer pour un art plus présent dans l’espace public. Ce projet fait tomber les murs des galeries et des musées. Il déplace l’atelier de l’artiste dans la rue. Il supprime le geste qui impose au citoyen de pousser une porte pour accéder au travail créateur. Il expérimente des jugements de valeur qui détrônent les croyances du citadin sur le fait artistique en brisant l’imaginaire élitiste que ce dernier se fait de l’art. Il teste de nouvelles méthodes de monstration et multiplie les angles de lecture d’une œuvre. Il s’interroge sur le véritable sens de la création dans nos sociétés contemporaines dont le mode de visualité et de consommation culturelle doit être revu et critiqué. Doxantu est une ode à Dakar, ville créative.

    Par El Hadji Malick NDIAYE

    Culture Africaine histoire du Sénégal Revue africaine
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