Le processus a été long, de la création de L’OUA à sa transformation en Union Africaine. Mais la volonté des dirigeants du continent à aller dans un vaste regroupement politique, économique et diplomatique a triomphé de tous les obstacles.
Au lendemain des indépendances, les Etats Africains se sont lancés indubitablement dans un vaste processus de décolonisation qui a abouti à la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) le 25 mai 1963 à Addis-Abeba par 32 pays africains indépendants. Une conférence constitutive qui marque l’avènement de la première organisation panafricaine avec l’adoption de la Charte africaine dans laquelle les pères fondateurs avaient reconnu que la liberté, l’égalité, la justice et la dignité étaient les objectifs en vue de la réalisation des aspirations légitimes des peuples africains. Mené par l’ancien Président Kwamé Nkrumah, cette organisation avait principalement pour but de consolider l’union politique et économique du continent mais aussi de défendre la souveraineté des nouveaux Etats. Sa création avait suscité un regain d’espoir chez les populations des différents pays qui voyaient en elle un moyen efficace de donner un sursaut au continent africain pour relever les défis du panafricanisme et de la décolonisation.
Face à la complexité de sa mission et la difficulté pour ces dirigeants de prendre des décisions communes, l’OUA a vite montré ses limites. Elle était aussi confrontée à l’hostilité des pays européens vis-à-vis d’une union politique et économique des colonies et ex-colonies où résidait une importante part de leurs ressources politiques et économiques. Pourtant, malgré des capacités d’action limitées et de faibles moyens financiers, l’intense travail diplomatique accompli par l’organisation a permis de conférer une réalité tangible à l’Afrique unie. Avec ses 39 ans d’existence souvent houleuse et critiquée, l’OUA,qui était considérée par certains experts comme « un syndicat de chefs d’Etat », avait fini par montrer son impuissance faceaux conflits militaires qui sévissaient dans des pays comme le Libéria, la Somalie, la Sierra Léone, le Rwanda,le Burundi et la République
démocratique du Congo. En juillet 1999, lors du sommet extraordinaire de Syrte, l’OUA décide d’établir une nouvelle organisation appelée à la remplacer sous l’impulsion du guide libyen Mouammar Kadhafi qui se verrait sans doute bien à la tête du continent.
L’Union africaine a
été officiellement créée en juillet 2002 à Durban, en Afrique du sud, afin de mettre en place une nouvelle organisation continentale à l’effet de consolider ses acquis. L’UA devait être le fer de lance chargé d’accélérer et d’approfondir le processus d’intégration économique et politique sur le continent. Son Acte constitutif prévoit des organes et institutions inspirés notamment du modèle de l’Union européenne. Sa décision de création était le fruit d’un consensus auquel étaient parvenus les dirigeants africains à l’effet de mobiliser le
potentiel de l’Afrique. Le besoin était ainsi de porter l’attention loin des objectifs d’élimination du colonialisme et de l’apartheid, auxquels s’étaient concentrée l’OUA, pour la ramener vers une coopération et une intégration accrue des États africains et en faire le moteur de la croissance et du développement économique de l’Afrique.
Pour s’assurer de la réalisation de ces objectifs, l’UA s’est inscrite dans une dynamique de progrès. En même temps, elle est consciente des défis qui se posent à elle et de l’impératif de donner un nouvel élan à sa mission à travers le panafricanisme et la Renaissance africaine. Il s’agit de libérer les potentiali- tés et mobiliser les énergies qui permettront, à travers des initiatives comme le Programme Afrique 2063, de faire du continent, dans les décennies qui viennent, un pôle d’émergence mondial.
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