Ici commence Dakar…Une borne kilométrique qui passe inaperçue, posée par une main intelligente, il y a des lustres, non loin de la Place de l’Indépendance, anciennement Place Protêt, la fameuse place des ‘’Porteurs de pancartes’’...

La naissance du kilomètre commence là et nulle part ailleurs et les ‘’marcheurs considérables’’ de la ville de Dakar l’ont appris. Dakar – la ville – est née à cet endroit en 1857, je veux parler de Dakar‘’ ville de garnison’’, fondée par le Capitaine Protêt.
Dakar devait alors supplanter Gorée devenue trop étroite pour le commerce et les affaires.
Mais revenons sur nos pas, ‘’les pas perdus’’ et les architectures dites coloniales autour de la Place de l’Indépendance, car elles sont nombreuses: Chambre de Commerce (1926), le Ministère des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, la Préfecture de Dakar, la Maison des élus locaux…
Architecture dite coloniale mais architecture ouverte au soleil ; la couleur blanche, les physiciens le savent, n’absorbe pas la lumière, elle la réfléchit…
Tous les bâtiments de la ville de Dakar étaient de couleur blanche.
Et puis en descendant vers la gare ferroviaire (1910) pour contempler sa belle architecture nous pouvons apercevoir, l’Hôtel de Ville (1914) qui fut édifié à l’emplacement de l’ancienne maison des frères du Saint-Esprit (Église catholique).
Nous apprenons que le Colonel du génie, Jean-Marie Pinet–Laprade a dessiné la ville de Dakar, il a tracé les grands axes, des rues qui se coupent à angles droits dont certaines ‘’descendent’’ vers la mer…
Le cœur de Dakar, c’est avant tout, la mythique Place de l’Indépendance et la ‘’borne kilométrique’’ qui annonce toutes les distances futures, en tant que premier repère, doit être préservée, conservée et peut-être mise en valeur autrement afin que tout le monde sache où commence Dakar… Toutes les places parlent et racontent plusieurs histoires, des histoires qui ‘’ s’entassent sans se mêler…’’
De temps à autre pour toutes celles et pour tous ceux qui s’attardent autour de la Place de l’Indépendance, des sirènes retentissent, le port parle… Curieusement une ‘’vraie sirène’’ posée quelque part, au ‘’marché des alizés’’ écoute le chant des sirènes, une sirène en chasse toujours une autre… Peu de Dakarois et de Dakaroises savent que le port de Dakar devait être construit sur le site de l’Anse Bernard…
Autre site, autre géographie, autre ville
Dakar est une ville qui est née en1857… Des architectures particulières existent dans la ville de Dakar et souvent, elles ont été dessinées par le même architecte: le fait est rare dans une belle et petite capitale… Deux sites : la maternité Africaine et l’Institut d’Hygiène sociale (la Polyclinique). Nom de l’architecte français : Henri Adenot
Ces architectures particulières inspirées du style soudano-sahélien, c’est aussi, de l’autre côté de la ville, le

‘’marché Sandaga’’. Des symboles sur la façade du marché Sandaga restent à décrypter mais le ‘’territoire lébou’’de Thieudeme est situé à proximité et il a préexisté à la construction du marché comme l’autre ‘’territoire Lébou’’ de Mbot, d’où partirent, quittant le fromager célèbre, les abeilles de la guerre qui commençait…
1940 : Dakar, ville bombardée mais Dakar, ville debout et fière… Des abris avaient été aménagés dans certaines écoles célèbres pour les femmes et les enfants : c’est aussi l’histoire de Dakar et des turbulences de la Seconde Guerre mondiale…
De grands architectes français ont dessiné Dakar mais ils ont toujours eu le ‘’réflexe soleil’’ : les bâtiments à construire devaient toujours accueillir la lumière du soleil et la laisser rayonner… Deux architectes sénégalais célèbres ont su rendre à une grande artère de Dakar des couleurs du sahel en réalisant, ensemble, le siège de la BCEAO au bout de l’Avenue (aujourd’hui Avenue Hassan II) juste avant la mer… Une architecture inspirée et une architecture surtout prometteuse…
Et puis, pour finir, il y a le Palais de la République (1903), posé presque sur l’eau car il faut les avoir, Dakar est entourée d’eau, Dakar est située sur une presqu’île… Avant Dakar, il y a eu, au néolithique, le Cap Manuel et sa population mais aussi la Pointe de Fann et sa population…
Le peuplement du territoire est ancien…
Deux phares éclairent la ville avec des lumières qui se croisent dans la mer: le phare du Cap Manuel et sa lumière de couleur ‘’rouge’’ et le phare des Mamelles et sa lumière de couleur blanche. Mais l’histoire des phares n’est pas toute l’histoire de Dakar car un phare peut en cacher un autre… Toutes les mers et tous les phares ont une histoire…
Dakar dernier phare ? Ici commence Dakar…
Auteur : Jean-Michel SECK, Ingénieur en Économie Pétrolière

