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    CULTURE

    MODE: Les marques locales en expansion

    Zahra NdiayeBy Zahra Ndiaye27 juin 2022Updated:10 février 2023Aucun commentaire11 Mins Read
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    Les tissus et modèles traditionnels africains sont revisités par des couturiers et designers jeunes. Ils leur donnent une allure moderne qui attire bien des publics. Au Sénégal,la tendance est aux costumes africains, au wax, aux tissus teints, aux lepi, etc.

    Porter une robe, une «taille basse» ou «marinière» ou encore un «sabador» au Sénégal, un jour autre que levendredi faisait, il y a quelques années, pas chic, pas glamour, à moins d’être une personne âgée ou un religieux. Ces vêtements semblaient être bannis de certains milieux comme l’administration. Aujourd’hui, les choses ont bien changé. Un bouleversement est en train de s’opérer. Les jeunes portent ce qu’on appelait «des tenues traditionnelles» à toutes les occasions. Il y a certes des touches de modernité et à différents niveaux mais le design est presque le même. Les «sabadors» sont devenus les costumes africains. Il y en a pour tous les goûts.

    De grandes enseignes à Dakar les commercialisent et les marques qui en proposent ont beaucoup de succès. «Keyfa» avec son «Kiba» a conquis bien de Sénégalais.

    «Keyfa» est une maison de couture crée par trois spécialistes qui ont décidé de mettre en commun leur savoir-faire, dit-on. Trois personnes aux parcours différents. L’un est styliste – créateur de mode, l’autre est un spécialiste des tissus haut de gamme et le troisième est un ingénieur professionnel industriel. Un trio d’enfer qui a donné à cette maison de couture son succès. Ainsi, «Keyfa», d’après ses créateurs se veut une référence, une envie. Elle doit susciter le réflexe de s’habiller autrement. Le style n’est pas dans le traditionnel, ni dans le Sénégalo-Sénégalais. Il est dans le différent, le caractère, l’envie d’autre chose. Le style est plutôt moderne et panafricain. Une pièce Keyfa n’est pas seulement un produit, il est l’incarnation d’une qualité et d’un savoir-faire raffiné. Chaque produit met en valeur le style de signature de la marque et témoigne de la mode africaine, revendiquent-ils. Ils confectionnent des tenues aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Les prix varient selon les modèles et les tissus utilisés. Ils ne sont pas, par ailleurs, les seuls à proposer les costumes africains.
    «6Point9» s’inscrit dans le même sillage. Les couturiers de quartier également. Ce qui traduit la forte demande exprimée.

    Mouhamadou El Lamine Diallo dit Poulho est dans un tout autre genre. Il est le créateur de la marque Kamal Raw créée depuis 2018. «Kamal est un mot arabe qui signifie perfection, Raw un acronyme qui signifie Révolution African Wear. La particularité de la marque c’est qu’elle s’inspire de la culture et de la philosophie du Mouridiya plus précisément des écrits de Mame Cheikh Ibrahima Fall», explique Poulho dans un entretien avec la Revue de Dakar. Il s’inspire de la fameuse thèse du poète Président Léopold Sédar Senghor : « Enracinement plus ou- verture». Mais pas que lui. Poulho trouve également sa muse chez le Professeur Cheikh Anta Diop qui a démontré que L’Afrique est le berceau de l’humanité. «On a une éducation spirituelle soufi. On sait que ce qui est valable dans le monde spirituel est valable dans le monde temporel. De ce fait les couleurs noir et blanc qui consti- tuent notre marque de fabrique sont inspirés du style vestimentaire de Mame Cheikh Ibrahima Fall qui s’habillait en noir et blanc et la signification ésotérique est que le noir symbolise le commencement et le blanc l’évolution. Les 5 points rouges dans nos vêtements représentent le cinquième nom de Dieu As Salam la paix donc une tenue Kamal représente l’homme», défend Poulho.

    Mouhamadou El Lamine Diallo dit Poulho – Couturier
    © photo – Mandemory

    En effet, Poulho a comme qui dirait une charte graphique. Il peut utiliser n’importe quel tissu, du denim, du kaki, du coton suisse, des pieds de poule, mais vous trouverez toujours une bande en noir et blanc sur les tenues qu’il confectionne. Elles peuvent être une chemise, une robe, une jupe, un grand boubou, un sarouel, etc.
    «La fusion de style nous permet de nous ouvrir car cela permet aux Asiatiques et Occidentaux de s’y identifier et la broderie repré- sente notre culture. Tout pour dire que cette dernière peut unir divers peuples». Poulho trouve l’essentiel de sa clientèle au Sénégal. Ils sont jeunes, dit-il, et viennent d’univers différents.

    Mary Madeleine Diouf créatrice de «Nunu Design by Dk

    Il en est de même pour Mary Madeleine Diouf créatrice de «Nunu Design by Dk». Sa boutique a pignon sur rue en plein centre- ville de Dakar. Dans ses créations, elle allie modernité et tradition. Et ses tenues sont portées par des Sénégalais de diverses tranches d’âge. Ils les mettent pour aller au bureau, à des rencontres internationales, des évènements de haute facture. L’on n’a plus honte de mettre des tissus du continent.
    «C’est un devoir de mémoire de travailler le textile africain et réfléchir sur le textile des indépendances comme on l’a fait avec l’exposition «Fadidi». Cela me motive et nous interpelle sur l’héritage de nos peuples. C’est dans cette idée qu’on a travaillé sur le pagne tissé sérère qu’on teint. On teint beaucoup dans nos ateliers. Cela nous permet de raconter l’histoire qui va avec», explique Nunu. Nunu design est né de la volonté et de l’envie de lancer une marque africaine qui magnifie le textile local. Elle allie modernité et tradition dans ses créations.
    «La dualité entre la tradition et la modernité est ce que nous sommes, ce que nous vivons, ce à quoi notre quotidien ressemble. Même si au fur et à mesure qu’on grandit on devient de plus en plus moderne, on garde quand même notre héritage», dit-elle.
    Nunu, Poulho, Keyfa et d’autres épatent les Sénégalais.

    Il est courant de voir de plus en plus de jeunes préférer des marques locales à celles étrangères. Les rappeurs ont donné le ton en développant le street art depuis plusieurs années. Beaucoup de marques sont alors nées. Seulement, elles ne s’inspi- raient pas des cultures africaines mais de celles occidentales.

    Mais aujourd’hui, les créateurs les plus en vue sont ceux qui puisent dans les traditions. Baya Design a beaucoup de succès grâce au «wax», au «lepi» ou encore au «bogolan». Elle en fait des sacs, des toddbags ainsi que des chaussures. Il y en a pour tous les goûts. Elle relooke des baskets de grandes marques et les africanise. A côté, il y a Cheikh «Daleu».

    Beaucoup l’ont découvert grâce au rappeur Simon Kouka. Il lui confectionne ses chaussures.
    Il n’est pas anodin que les choses commencent avec le mouvement hip hop qui est éminemment politique. Le choix pour beaucoup de porter les habits des créateurs africains résulte d’un désir de monter leur appartenance à ce continent. Ce qu’on peut assimiler à une douce révolution. Mais pour Nunu «ce n’est même pas une révolution. C’est le cours normal des choses. Porter ce que l’Afrique produit est impératif. On est peut-être des missionnaires. On a fait le choix de magnifier tout cela, mais voir les Africains porter ce que l’Afrique produit est impératif pour le développement économique, social du continent. C’est un combat pacifique que nous portons en racontant le vécu de ces peuples», fait-elle savoir. Et ce succès qu’elle et ses pairs ont, ne la surprend pas et pour elle, les choses ne font que commencer. «Le rythme est bon, la cadence est belle. On n’a pas besoin de se précipiter, c’est du long terme, de la volonté et de la vérité. Elle n’a pas besoin de vitesse mais de constance», sourit-elle d’ailleurs

    Les séries sénégalaises, une belle vitrine de promotion

    l est démontré que la télévision peut avoir des influences sur les habitudes de consommation mais également que les séries peuvent être au service de la mode. Le Sénégal n’échappe pas à cette tendance. Les acteurs et actrices des séries sénégalaises impulsent une nouvelle dynamique. Le vêtement étant souvent central dans l’expression de la personnalité des héros de fiction, il devient alors une source d’inspiration pour le spectateur.

    Les séries participent à influencer les goûts de ceux qui les suivent. Certains s’identifient à des personnages. Ils veulent leur ressembler, s’attachent à ses derniers. C’est ainsi que le choix de mettre en avant les créations des designers sénégalais, avec des tenues tradi-modernes ou tout simplement traditionnels et chics a pu aider à recentrer la place de ses vêtements dans le quotidien des Sénégalais. Une influence toute nouvelle au Sénégal, comme les séries d’ailleurs.

    Mais ce que l’on perd de vue est que ce choix des tenues traditionnelles ou tradimoderne n’est pas anodin. «Maitresse d’un homme ma- rié» est sans nul doute la première série à avoir osé une certaine origi- nalité dans le port vestimentaire, la coiffure et même dans le choix des sacs et chaussures. Le style des ac- teurs, surtout ceux principaux, est africain. Ce qui reflète un certain état d’esprit. Comme on dit le vêtement a valeur d’identité, il permet d’expri- mer sa personnalité et d’affirmer son appartenance à un certain groupe social. La mode est bien une manière d’exprimer qui l’on est vraiment.
    Cette série parle aux Africains, à plusieurs niveaux, d’où son succès dans le continent. Elle présente des femmes émancipées et qui croient en elles. Ce qui n’irait peut-être pas avec un port vestimentaire importé ainsi que les coiffures. Et le public a commencé à copier leur look. La coiffure
    «Dialika» a eu du succès pendant bien des mois.

    Biram est ce don juan qui fait chavirer les milléniales et qui est très sexy dans un «sabador». Comment fait-il, a-t-on envie de demander ? Les jeunes hommes se disent qu’eux aussi peuvent le faire. Cheikh Diagne, ce chef d’entreprise est très à l’aise en kiba, au bureau. L’on se dit que le costume n’est pas le seul vêtement conventionnel que peut mettre un patron d’entreprise.
    «Maitresse d’un homme marié», n’a pas influencé que son public. Presque toutes les séries réalisées après elles, surtout celle de la maison de production Marodi ont misé sur les créations locales. Les designers ont commencé à habiller beaucoup d’acteurs et d’actrices et en faire leurs modèles. Parce qu’ils se sont rendus compte que si les séries influencent les préférences vestimentaires, elles permettent aussi de booster les ventes des marques portées par les personnages. Beaucoup de marques se sont fait connaître grâce aux séries. D’ailleurs, les sponsorings se multiplient.

    TROIS QUESTIONS A …
    XALIL CISSE | FASHION CURATOR
    «Cette dynamique de préférence accordée aux articles de mode locaux est à encourager»

    Que peut-on considérer comme du Made in Sénégal ?

    Le Made In Sénégal, c’est le « label » qui englobe tout produit réalisé sur le terroir sénégalais peu importe la nationalité de son concepteur. Plus précisément, c’est l’ensemble du processus de transformation (conception, technicité, main d’œuvre, etc.) d’une matière première en un produit fini réalisé sur le territoire sénégalais. Cepen- dant, ce label reste informel et non encadré.

    Et qui peut-on considérer comme créateur de mode ?

    Un créateur de mode c’est quelqu’un qui est capable d’inventer ou de créer des articles de modes. C’est soit un styliste, un maroqui- nier, un joailler, etc. diplômé dans des métiers de la mode et qui est capable de mettre sur le marché des produits aboutis, respectant les normes de création en général ou alors c’est un autodidacte qui exerce dans les métiers de la mode en collaborant avec des hommes du sérail pour réaliser des articles de mode. Il faut cependant noter qu’un créateur de mode est un créateur de tendance, il ne favorise pas la copie mais plutôt propose de nouveaux articles sur le marché. C’est un déclencheur de tendance, quelque part un artiste, qui propose des solutions aux besoins relatifs au design à la communauté.

    Comment appréciez-vous la tendance qui se dessine avec cet intérêt pour les créations locales ?

    Très positivement ! Même s’il faut encore se battre pour arriver à intéresser la majorité et les encourager à en mettre un peu plus souvent et à divorcer avec la friperie et les articles de mode importés. Cela dit, il résulte aussi de la responsabilité des créateurs de diversifier la proposition afin de toucher le maximum de niches. Cela sous-entend qu’il faudra dépasser le cap de l’artisanat pour s’inscrire dans l’industrialisation, avec l’appui de l’autorité. Cette tendance sociale a un impact réel sur l’économie et le PIB national, par la création de richesses au niveau de créateurs de mode qui ont tendance à augmenter leur production et leur personnel et donc implicitement cela crée de l’emploi et favorise une augmentation de l’impôt reversé par ces Fashion entreprises. D’autre part, cette tendance à porter les vêtements de créateurs locaux sonne comme un esprit patriotique et une préférence accordée aux produits locaux de bonne qualité. Plus la demande augmentera, plus la force de proposition des créateurs locaux se fera sentir. Par ricochet, une augmentation de la production en vue de satisfaire le marché local et ou international, crée de la richesse, de l’emploi et un écosystème un peu plus fort. Donc, cette dynamique de préférence accordée aux articles de mode locaux est à encourager et à promouvoir en pompe afin d’avoir un écosystème un peu fort, une proposition plus diversifiée.

    Culture Africaine histoire du Sénégal Revue africaine
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