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    Home»CULTURE»Francophonie au Sénégal : le Wolof monte en puissance face au Français
    CULTURE

    Francophonie au Sénégal : le Wolof monte en puissance face au Français

    La Revue de DakarBy La Revue de Dakar19 octobre 2023Updated:19 octobre 2023Aucun commentaire6 Mins Read
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    Dans le studio de la radio Sud FM, l'une des premières stations à diffuser des journaux en wolof. © RFI/Théa Ollivier
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    Langue officielle du Sénégal, le français n’est maîtrisé que par un tiers des Sénégalais. Au pays de Leopold Sedar Senghor, la langue de Molière s’est laissée progressivement distancer au profit du wolof, la langue nationale la plus partagée par les Sénégalais.

    À 13 heures tapantes, le jingle de Sud FM est lancé. Après une longue inspiration, le présentateur Maodo Faye se lance dans les titres de son journal en langue wolof. De l’autre côté de la vitre du studio, en régie, les journalistes s’agitent pour finaliser le mixage d’une traduction. « Le ministre Samba Ndiobène Ka s’est exprimé en français, nous devons le doubler en wolof pour cette édition », explique la rédactrice en chef, Ndeye Mareme Ndiaye.

    Sud FM, première radio privée du Sénégal créée en 1994, a été précurseur en diffusant des journaux en wolof, langue nationale la plus parlée dans le pays, signe d’une perte de vitesse de la langue de l’ancien colon, pourtant officiellement inscrite dans la Constitution. « À l’époque, il y avait une seule radio d’État, la RTS, il fallait démocratiser l’accès à l’information et faire participer les populations au débat public. Et cela passait par l’introduction du wolof », remet dans le contexte Baye Oumar Gueye, directeur général de Sud FM depuis cinq ans.

    Toute la journée, pendant les moments forts d’information, les présentateurs des journaux alternent entre le français et le wolof. Le reste du temps d’antenne est occupé principalement par des programmes en langue nationale, même si des émissions de grandes écoutes comme Objection sont toujours en français. « Nous avons des courbes qui démontrent que l’audience monte dès que nous sommes dans le journal en wolof, c’est toujours un pic d’audimat, car c’est plus clair dans cette langue pour les auditeurs, qui maîtrisent ainsi davantage les sujets », observe M. Gueye.

    Et cela s’explique, car tout le monde parle et comprend le wolof dans toutes les régions du Sénégal, alors que beaucoup ne parlent pas le français, surtout dans les villages à l’intérieur du pays où le taux d’analphabétisation est élevé. « Nous avons introduit d’autres langues nationales dans les stations régionales, comme le diola, le sérère ou le peul. Mais c’est le wolof qui domine au niveau national », explique le patron de la radio, M. Gueye, qui rappelle que le français avait été imposé par le colonisateur.

    « J’utilise des mots étymologiquement français qui sont wolofisés »

    À la présentation, Maodo Faye – El Hadj Malick Faye de son vrai nom – reprend en wolof le même journal que l’édition en français. C’est dans cette même langue qu’il s’occupe d’une émission qui ouvre le micro aux auditeurs et du desk religieux. « L’islam a une place capitale dans notre société à 95% musulmane, et les khalifes généraux à la tête des confréries parlent le wolof », explique le présentateur, fidèle de Sud FM depuis plus de vingt ans.

    Mais il est parfois difficile de tout traduire. « J’utilise des mots étymologiquement français qui sont wolofisés, car il n’existe pas de réelle traduction comme pour les mots comme “la montre”, “l’avion” ou des termes économiques », admet M. Faye. Sans compter les sujets tabous qu’il est plus difficile d’aborder dans la langue locale. « En français, on peut parler de tout, comme de la sexualité. Mais en wolof, les mots sont trop tabous », estime-t-il.

    Alors pour construire une matinale et des journaux, la rédactrice en chef Ndeye Mareme Ndiaye, qui coordonne la rédaction dans les deux langues, compte sur une équipe de journalistes entièrement bilingue. « Parfois, nos reporters reviennent avec des témoignages uniquement en wolof, car les gens sont plus à l’aise et s’expriment mieux dans leur langue maternelle. Nous sommes donc obligés de faire une traduction pour l’édition en français », témoigne la journaliste, qui a commencé à Sud FM en 2001.

    « Parfois, nous ne connaissons pas certains mots en wolof, donc nous devons utiliser des mots en français au milieu d’une phrase, mais je pousse aussi les journalistes à se performer, à chercher la traduction précise en utilisant une paraphrase, explique la rédactrice en chef. Nous avons aussi des collaborateurs qui ont étudié le wolof à l’université et nous faisons appel à eux pour qu’ils nous corrigent. » « Le rôle des médias est important dans le développement et l’enrichissement d’une langue et de son vocabulaire », renchérit le directeur général, M. Gueye.

    Le niveau de français en déclin

    Ce ne sont pas que les journaux et l’information qui sont en wolof, mais tout l’univers radiophonique de l’antenne, que ce soient les jingles, les bandes- annonces ou les publicités commerciales. « Les émissions avec des invités comme des maires ou des députés se font généralement en wolof », note Mme Ndiaye, alors que la politique connaît le même phénomène de déclin du français. Car pour se faire comprendre et pour gagner en légitimité, les hommes politiques prennent l’option du wolof afin de gagner la confiance des électeurs.

    « La meilleure façon de faire passer un discours politique, c’est de passer par la langue véhiculaire [langue qui permet les échanges entre des groupes parlant des langues différentes, ndlr] majoritaire qui est le wolof compris un peu partout au Sénégal », analyse Adjaratou Oumar Fall, chercheuse au laboratoire linguistique de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Elle observe alors que le phénomène est global : « Dans le paysage linguistique actuel, le français a perdu en vitesse, notamment à l’université où le niveau d’écriture et de rédaction a beaucoup baissé. » Dans les couloirs du campus, elle entend désormais les étudiants parler entre eux en wolof. De même dans les salles de classe, où les instituteurs expliquent le programme d’abord en langue nationale avant de passer au français. Une tendance qui s’observe aussi sur les panneaux publicitaires ou sur les réseaux sociaux, où les jeunes ont délaissé le français pour écrire principalement en wolof.

    « Cette expansion s’observe dans toutes les régions, même en Casamance ou à Kédougou qui étaient très attachées à leurs langues régionales », observe Mme Sall. Selon elle, le wolof a pu s’imposer, car il est ouvert et contient beaucoup d’emprunts. La chercheuse d’analyser : « Les Wolofs sont des commerçants, donc c’est une langue de mouvement qui est beaucoup plus facile d’accès que le français, compliqué à apprendre ».

    Par Théa Ollivier pour Rfi.fr 

    #Francophonie #Sénégal #Wolof
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