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    CULTURE

    Musiques au Sénégal : le Mbalax, telle une évidence

    La Revue de DakarBy La Revue de Dakar27 août 2023Updated:27 août 2023Aucun commentaire8 Mins Read
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    L’horizon finit d’avaler les tous derniers rayons solaires. Comme des fourmis géantes, des individus déboulent de derrière les grandes montagnes de sable pour converger au pied du podium. Ces villageois de Lompoul arrivent, trépignant, pour assister à la der du Festival du Sahel. Pour ce soir du 6 novembre, Orchestra Baobab et Sahad & The Nataal Patchwork ont à charge d’égayer le désert de Lompoul pour le baisser de rideau sur cette 6ème édition. Il reste pourtant quelques heures avant le début des concerts. Mais ces singuliers spectateurs sont déjà là. Ils ont présents bien avant les festivaliers encore dans les campements ou au souper, malgré la fraîcheur maligne qui s’est substituée à la canicule diurne, et pile au moment des balances.

    A ce show-test, les percussions et la grosse caisse font franchement sensation. Plus que la section de cuivres qui est plus une curiosité. Au son jazzy, les Lompoulois répondent à peine par l’indifférence. Avec les notes afro-cubaines, l’exotisme fait moindrement effet. Mais il a fallu les civilités du « sabar » pour intéresser les quelque dizaines de spectateurs, comme pris d’une transe subite. Le mbalax, décidément, a le fameux don de circuler des diablotins dans les veines des Sénégalais. C’était déjà le cas, la veille, avec le concert de Cheikh Lô et du Ngeweul Gui Rythmes de Guet Ndar. Ce soir encore, le public n’a d’oreille que pour le mbalax. Ils en dédaignent presque ces « autres » musiques. Sahad, tête d’affiche de l’évènement, a dû l’avoir compris. Lui qui a greffé des rythmes bien dansants pour un public trop peu encore imprégné de sa musique alternative.

    Une clause de l’authenticité

    Le fait conforte l’idée que le public sénégalais, en masse, demande et redemande le mbalax. Les rythmes du sabar, les artistes semblent s’y être résolus. «  J’en ai conscience. Certains qualifient notre musique d’élitiste. Aujourd’hui, tu es éventuellement marginal quand tu joues autre chose que le mbalax, le hip hop ou certaines musiques traditionnelles. Mais il nous faut faire notre musique, quitte à ne la jouer que devant un ou deux enfants. Je considère qu’il y va de l’éducation culturelle des futures générations et de la dynamique artistique », réagit un Sahad jaloux de son talent et de son obstination, quelques minutes après le show. Une semaine avant sa performance à Lompoul, le petit frère de Felwine Sarr revenait avec succès d’une tournée internationale pour présenter au monde son nouvel album Luuma (souk itinérant, en wolof). Mais ici, la majorité le découvre presque avec stupeur. Il n’est pas mbalax-man. Hélas !

    Comment le mbalax, ce style musical moulé dans les rythmes traditionnels wolofs, réellement né qu’à la fin des années 1970, a su s’imposer à nos mœurs et dicter son emblème à tout et à tous? Un initié de la musique donne une réponse paraissant toute simple : « C’est le sabar, le tann-beer (séance de tam-tam festif et divertissant) qui y est transféré. Le mbalax est l’écrin de notre tradition rythmique  », distingue Pape Armand Boye, musicien, ingénieur du son d’exception et gérant du prestigieux Studio La Boutique. L’ancien pensionnaire du Tamade Rufisque, considéré comme le premier groupe folk sénégalais, décrit bien la chose. Le mbalax n’est, en effet, qu’une bouture dans une musique. Une répétition rythmique, quelque-  fois mesurée à l’envi, mais qui fait le tout.

    Pour bien comprendre le mbalax, il faut visionner, sur YouTube, la vidéo «  Thio Mbaye : Les 6 notes du sabar  » où le tambour-major y explique son solfège. Pape Armand Boye loue un patrimoine immatériel d’envergure. Voilà peut-être pourquoi Souleymane Ndao conçoit que sa suprématie est «  naturelle  ». Le bonhomme pense savoir que c’est «  dans notre sang  », une musique qui nous accompagne littéralement depuis notre naissance. «  Ça commence dès la cérémonie de ton baptême. Le mbalax est certainement la première musique qu’un Sénégalais lambda entend », sourit Jules.

    La hiérarchie titillée

    Maïna, valeur sûre de la musique variétés, constate elle aussi cette hégémonie. «  C’est une évidence. Il est omniprésent. Dans les taxis, les véhicules particuliers, les transports en commun, les maisons, les cérémonies, etc., le Sénégalais est gavé de mbalax à tout instant », observe la Saint-Louisienne établie à Paris. De quoi la frustrer ? «  Pas du tout. Moi- même j’emprunte à ce style que j’aime, qui est mon identité. De plus, la tendance et l’évolution obligent de ne pas s’enfermer  », répond l’auteure de Sama Yaye et Digué qui subliment par ailleurs cette variation.

    Cette greffe du mbalax tient d’un souci tout autant culturel qu’économique dans l’actuel écosystème. «  Même à l’étranger, le mbalax nous poursuit. Un célèbre producteur étranger m’a récemment confié que les organisateurs de festivals internationaux réclament du mbalax, toutefois pas intempestif, auquel s’attend le public quand un artiste sénégalais est programmé  »,  souffle Maïna. Cela témoigne de cette exigence d’épurer sa musique tout en gardant l’authenticité. Ce vent de changement, qui se soucie des standards, réussira-t-il à ébranler l’hégémonie du mbalax? Ou jusqu’à quand, encore, la résistance du mbalax ?

    Peut-on réellement déboulonner le mbalax ?

    Le mbalax, de toute sa vie, n’a cessé de subir des mues. Cependant, si ces variations semblent plus prononcées aujourd’hui, c’est que la nouvelle génération donne l’air de vouloir réinterpréter la conservation du mbalax. Reste à voir si les rythmes résisteront à l’érosion.

    La persistance des mutations du mbalax tiennent plus de son déterminant culturel. Tel qu’il nous définit et nous ressemble, elle se convertit naturellement suivant nos habitudes. C’est ainsi qu’on trouve des jeunes comme Maguette Diagne sur qui ces rythmes n’exercent aucun attrait. Voulant s’affirmer à l’ère de son temps, émancipée, ouverte et fashion, la jeune femme parle du mbalax comme une maniaque qui s’affole devant le désordre. Comme si être rétif au mbalax crédibilise son caractère moderne, sophistiqué. A contrario, Birima Fall s’étonne qu’un Sénégalais bon teint ne puisse aimer ou écouter le mbalax. «  Ce n’est pas possible  », de l’avis du jeune homme. Tout au moins, trouve- t-il excentrique «  un Sénégalais qui écoute le jazz ou ces autres genres musicaux ».

    S’il reste vrai que beaucoup de jeunes et de moins jeunes pensent comme Maguy et Birima, ils ne constituent pas l’échantillon le plus représentatif selon les professionnels. Mais, la constante demeure que l’hégémonie du mbalax est aujourd’hui discutée. Pape Armand est péremptoire. L’hégémonie du mbalax commence sans doute à s’effriter. « Ça se passe avec l’avènement de la nouvelle génération qui est très tolérante à d’autres vents, comme l’afrobeat. Ensuite, les anciens qui sont les interprètes de ce vrai mbalax ne produisent plus beaucoup. Les jeunes prennent autre chose. Ça commence avec les musiciens eux-mêmes. Wally Seck, dernièrement, essaie d’autres styles. Or, c’est lui qui porte incontestablement le flambeau. Viviane Chidid, maintenant, 85% de sa musique sonnent étranger  », fait remarquer l’ingénieur du son, dont le studio La Boutique reçoit la plupart des productions d’exception.

    Un trésor protégé par les Sénégalais

    Pape Armand ajoute que, même si ça ne se ressent peut-être pas facilement, le mbalax connaît actuellement une subtile mutation rythmique. Maïna confirme la timide désintégration, tout en signifiant qu’elle n’est, en rien, alarmante. De plus, pense-telle, l’histoire de la musique s’écrit avec ses mutations. « Le mbalax continuera sa mue et risque de solides concurrences. Les rappeurs étaient les plus grands conservateurs et les artistes du hip hop sont maintenant de plus en plus des musiciens qui insèrent les rythmes globaux et même le mbalax qui semblait les dégoûter  », fait remarquer Maïna, qui demande de compter sur cette vague de jolof beats que «  la jeunesse et des musiciens comme Wally Seck ont bien adoptés ». Sahad Sarr, qui milite pour l’ouverture, n’est pas sans apprécier le fait. Il fait d’ailleurs partie des métronomes de l’Initiative Kandang qui entend bousculer l’hégémonie du mbalax et du hip hop sur la scène sénégalaise. Il ne pense d’ailleurs aucunement que les Sénégalais ne soient réceptifs qu’à «  leur  » mbalax. «  Ils n’ont juste pas trop l’habitude de voir leurs musiciens leur proposer autre chose. Il faut habituer leurs oreilles et leurs sensibilités aux musiques alternatives et nous aurons ainsi, dans quelques années, d’autres générations de mélomanes mieux avisés  », soutient le leader de Nataal Patchwork.

    Il est quelque peu conforté par Pape Armand Boye qui soutient que «  le mbalax est plus une affaire des Sénégalais le protégeant eux-mêmes, que des musiciens qui voudraient le produire coûte que coûte  ». Le producteur et ingénieur du son confie que Youssou Ndour lui a dit, dans son studio, que s’il faut produire pour les Sénégalais, autant leur servir ce mbalax qui leur plait et leur parle. Selon lui, c’est cette identification d’authenticité qui fait que le mbalax peut faiblir, mais ne cédera jamais sa place faîtière. Les autres musiques seraient plus des styles d’évasion et de consommation plaisante, à côté du mbalax qui parle à nos âmes et esprits. Et c’est connu, la culture résiste toujours.

    Moka

    #Mbalax #Musique #Sénégal
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