Les membres du Regroupement des Taxis Urbains du Sénégal craignent d’être laissés pour compte dans le cadre de la politique de promotion des transports de masse menée par l’État du Sénégal. Ces acteurs du transport tiennent à rappeler la nécessité de protéger leur sous-secteur face à la concurrence des nouveaux transports de masse comme le Train Express Régional (TER) et le Bus Rapid Transit (BRT) ou encore celle induite par les applications de commande de véhicule avec chauffeur.
« Le secteur du taxi est agressé de tous bords avec des modes de transport irréguliers ». Par ces mots de Malick Diop, le Secrétaire général et chargé de communication de leur regroupement, les chauffeurs de taxis urbains de Dakar expriment une nouvelle fois leur inquiétude face à un environnement de plus en plus concurrentiel.
Un message pour interpeller le gouvernement sur la nécessité de préserver ce segment incontournable du transport dans la capitale ainsi que les autres centres urbains. Une première démarche, selon Malick Diop, serait de procéder au renouvellement du parc de taxis urbains, ce qui permettra aux acteurs de « préserver leurs emplois aujourd’hui menacés ». Les chauffeurs de taxis suggèrent également un recrutement de certains de leurs membres comme conducteurs de bus dans le cadre du BRT dont le démarrage des activités est prévu en fin d’année.
La concurrence des applications de commande de véhicule avec chauffeur
Yango, Yassir, Heetch, Allô Taxi, entre autres startups, le plus souvent étrangères, offrent des services de taxi sur commande via des applications mobiles à Dakar et sa banlieue. Un business qui provoque l’inquiétude des membres du Regroupement des Taxis Urbains du Sénégal. Ces conducteurs de taxis dénoncent une concurrence déloyale avec l’entrée de véhicules particuliers dans le secteur du transport.
Malick Diop, leur chargé de communication, estime que les applications sont une bonne chose pour l’amélioration du système de transport au Sénégal mais la façon dont ces acteurs opèrent pose problème pour le secteur du transport en général et pour les taximen en particulier. « Au début, ils sont venus pour accompagner les chauffeurs de taxis en leur promettant qu’ils vont travailler avec les taximen. Mais à notre grande surprise, ils ont commencé à enrôler des particuliers et on a identifié plus d’un millier de particuliers qui interviennent dans le secteur du transport illégalement grâce à ces applications. On a constaté une énorme baisse de revenus ».

